La prévalence de trigger points dans le gastrocnémien médial dans une population de coureurs et de non-coureurs

La course à pied est décrite comme une série de saut d’une jambe à l’autre. Ces sauts nécessitent l’utilisation importante des fléchisseurs plantaires de cheville dans l’absorption et la propulsion du coureur [1], [2]. Les trigger points myofasciaux latents (MTrP) pourrait être une résultante de cette utilisation mécanique [3]. Les objectifs de cette étude étaient de rapporter la prévalence des MTrPs dans le gastrocnémien médial chez les coureurs par rapport aux individus non-coureurs et d’observer leur niveau de douleur et de raideur. Le nombre de MTrP dans le gastrocnémien médial a été rapporté pour chaque participant dans les deux jambes. La douleur moyenne et le niveau de douleur des MTrP les plus douloureux ont été rapportés. De plus, la raideur du MTrP le plus douloureux et d’une partie saine du muscle a été mesurée. Les coureurs (n = 20) avaient significativement plus de MTrP latents que les non-coureurs (n = 26) avec une taille d’effet moyenne (p = 0,001, IC95 % [0,68 à 2,59]). De plus, les coureurs ont ressenti plus de douleur sur le site du MTrP latent que les non-coureurs avec une différence de taille d’effet importante (p = 0,003, IC95 % [0,73 à 2,9]) et une différence de taille d’effet moyenne pour le MTrP latent le plus douloureux (p < 0,001, IC95 % [0,75 à 2,26]). Le MTrP latent le plus douloureux était significativement plus raide chez les coureurs que chez les non-coureurs, avec une différence de raideur moyenne de +9,98 N/m (p = 0,018, IC95 % [1,71 à 18,37], taille de l’effet moyen). Les coureurs ont rapporté un plus grand nombre de MTrP latent que les non-coureurs. Les MTrP rapportés dans la jambe des coureurs étaient plus douloureux et plus rigides que les MTrP des non-coureurs. La présence de MTrPs pourrait influencer la biomécanique de course ou l’utilisation des fléchisseurs plantaires durant la course [4], [5]. Cette information ouvre des perspectives quant à l’évaluation des MTrPs chez les coureurs en prévention primaire de blessure et en termes de réhabilitation chez le coureur blessé.