Stress, stigmatisation et dysmorphophobie chez les patients atteints de prurigo : résultats d’une étude multicentrique européenne dans 17 pays

A.S. Ficheux, E. Brenaut,C. Schut,F. Dalgard,A. Bewley,A. Evers, U. Gieler,L. Lien,S. Ständer, L. Tomas-Aragones,N. Vulink,A. Finlay,F. Legat, G. Titeca,G. Jemec,C. Szabo, V. Grivcheva-Panovska, S. Spillekom-Vankoulil,F. Balieva,J.C. Szepietowski

Annales de Dermatologie et de Vénéréologie - FMC(2023)

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摘要
Le retentissement du prurigo sur la qualité de vie est majeur et les conséquences psycho-sociales importantes. L’objectif de cette étude était d’évaluer le stress, la stigmatisation et la dysmorphophobie chez les patients atteints de prurigo chronique. Une étude observationnelle multicentrique a été menée dans 17 pays européens. Tous les patients consultant dans des centres spécialisés, ainsi que des sujets témoins, ont complété différents questionnaires concernant notamment l’apparence corporelle, les idées suicidaires, le stress (Perceived Scale Stress-10), la dysmorphophobie (Dysmorphic Concern Questionnaire) et la stigmatisation (Perceived Stigmatization Questionnaire). Un total de 2808 témoins sans dermatose et 5487 patients avec une dermatose ont été inclus, dont 127 patients avec un prurigo. Les patients avec un prurigo avaient en moyenne 54,7 ans et étaient en majorité des femmes (59,1 %). Leurs caractéristiques sont présentées dans le tableau 1. Les patients étaient « assez insatisfaits » (13,5 %) ou « insatisfaits » (8,7%) de leur apparence corporelle, ce qui était supérieur aux déclarations des témoins (p = 0,006 et p < 0,0001, respectivement). 31,7% des patients ont déclaré avoir eu des idées suicidaires liées à leur dermatose. Les patients avec un prurigo étaient plus stressés que les témoins, avec un score moyen supérieur de 2,81 points sur 40 [1,64 ; 3,99] (p < 0,001). La dysmorphophobie était présente chez 9,6 % des patients avec un prurigo vs 2,1 % des contrôles (p < 0,001). Le score moyen de stigmatisation était plus élevé de 0,122 point sur 5 [0,046 ; 0,198] chez les patients avec un prurigo (p < 0,01). Les scores des patients avec prurigo ont ensuite été comparés à ceux observés dans d’autres dermatoses inflammatoires: dermatite atopique (n = 352), psoriasis (n = 1404), urticaire (n = 173) et hidradénite suppurée (n = 142). Concernant la stigmatisation, le score total moyen était inférieur chez les patients avec un prurigo par rapport aux patients atteints de psoriasis (−0,167 [−0,278; −0,057] (p < 0,01)) mais supérieur à celui des patients ayant de l’urticaire (0,133 [0,012 ; 0,277] (p = 0,037)). Aucune différence significative n’a été observée pour le stress et la dysmorphophobie. Il s’agit de la première étude s’intéressant au niveau de stress, à la stigmatisation et à l’association à une dysmorphophobie chez les patients atteints de prurigo chronique. Des études antérieures ont montré des taux plus élevés d’anxiété, dépression, idées suicidaires, que dans la population générale mais aussi que de nombreuses dermatoses. Cette étude montre que le stress, la stigmatisation et la dysmorphophobie sont plus fréquents chez les patients atteints de prurigo que chez des sujets sans dermatose, et que le taux est comparable aux autres dermatoses inflammatoires fréquentes. L’impact psychosocial du prurigo sur les patients pouvant avoir de lourdes conséquences sur le statut social, les interactions avec autrui, le bien être émotionnel ou encore sur l’estime de soi, l’évaluation du poids de ce fardeau a toute sa place lors de la prise en charge du patient.
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