Facteurs associés à la stigmatisation chez les patients épileptiques

L’épilepsie touche environ 50 millions de personnes dans le monde et constitue une pathologie stigmatisante. Les mythes, les conceptions erronées et l’ignorance persistent ce qui mène à l’isolement social. Rechercher la fréquence de la stigmatisation chez les patients épileptiques et déterminer les facteurs associés à sa survenue. Nous avons réalisé une étude transversale, descriptive et analytique sur une période de 4 mois incluant des patients suivis pour épilepsie de sexe masculin. Les données sociodémographiques, cliniques ont été collectées. Les troubles dépressifs et/ou anxieux ont été évalué par le score Hospital Anxiety and Depression scale (HADS). La stigmatisation a été évaluée par le score Stigma Scale for Epilepsy (SSE). Nous avons inclus 61 patients de sexe masculin. L’âge moyen était de 47,9 ± 10,78 ans. La stigmatisation était notée chez 21 % des patients. La stigmatisation était associée à un niveau de scolarité bas (p = 0,009) la dépression (p = 0,05), le chômage (p < 0,001) et à la résistance au traitement (p < 0,001). L’âge et le type de crise n’étaient pas significativement associés à la stigmatisation (Tableau 1). Dans notre étude, la stigmatisation a été retrouvée chez presque un quart des patients épileptiques. Conformément à nos résultats, une étude récente a démontré la présence d’une association étroite entre la stigmatisation, la dépression et le chômage (p < 0,05). Une autre étude a révélé que le niveau de scolarité et la résistance au traitement étaient des facteurs associés à la stigmatisation. Notre étude incite à dépister les facteurs psychosociaux chez les épileptiques. Des programmes psychoéducatifs sont nécessaires pour améliorer les connaissances et les capacités d’adaptation.