Syndrome d’apnées–hypopnées obstructives du sommeil et insomnie

Déterminer les caractéristiques cliniques et polygraphiques des patients ayant un syndrome d’apnées–hypopnées obstructives du sommeil (SAHOS) associée à une insomnie. Il s’agit d’une étude rétrospective comparative menée au service de pneumologie D de l’hôpital Abderrahmane Mami de l’Ariana incluant 602 patients ayant un SAHOS. Les patients ont été répartis en deux groupes : groupe 1 (G1) comportant 164 patients apnéiques avec insomnie et groupe 2 (G2) comportant 438 patients apnéiques sans insomnie. L’âge moyen, le tabagisme, la fréquence de sexe féminin et les comorbidités étaient similaires dans les 2 groupes. Comparativement aux G2, le G1 avaient plus de fatigue au réveil (71,3 % vs 47,7 % ; p < 0,001), de sommeil non réparateur (63,4 % vs 36,5 % ; p < 0,001), de troubles de l’humeur (31,1 % vs 22,8 % ; p = 0,004), de troubles de la concentration (29,9 % vs 19,4 % ; p = 0,006), des céphalées matinales (57,3 % vs 39,5 % ; p < 0,001) et de sécheresse buccale matinale (61 % vs 38,1 % ; p < 0,0001). La latence d’endormissement était plus prolongée dans le G1 (p < 0,001). Le SAHOS était léger (36 % vs 27,9 % ; p = 0,05), modéré (15,2 % vs 17,6 % ; p = 0,5) et sévère (48,8 % vs 54,6 % ; p = 0,2). L’IAH moyen (p = 0,4), l’index de désaturation (p = 0,7), la saturation moyenne en oxygène au cours du sommeil (p = 0,5) et le pourcentage du temps de sommeil avec une saturation inférieure à 90 % (p = 0,8) étaient similaires entre les 2 groupes. L’insomnie est associée à plus de symptômes et de troubles cognitifs chez les patients apnéiques. Cependant il n’existe pas de relation entre l’insomnie et la sévérité du SAHOS.