Immuno-irm de l'inflammation neurovasculaire dans un nouveau modèle murin de vascularite cérébrale primitive

Les vascularites cérébrales primitives (PACNS) posent régulièrement des difficultés diagnostiques en pratique courante. L'imagerie fournit des faisceaux d'arguments en faveur du diagnostic, en particulier grâce à l'IRM et l'artériographie. Cependant, le diagnostic de certitude nécessite la réalisation d'une biopsie cérébrale, qui s'accompagne d'une morbidité significative et ne présente qu'une sensibilité limitée. De plus, le développement de nouvelles techniques diagnostiques est limité par l'absence de modèle préclinique. Le développement d'un tel modèle est rendu difficile par le fait que les vascularites cérébrales primitives sont de cause inconnue. Les quelques cas connus de vascularité cérébrale primitive induite par des infections par des pathogènes (mycobactéries, levures), suggèrent que l'immunité innée pourrait être impliquée en étant anormalement activée chez les patients. Dans ce travail, nous avons développé un modèle murin de vascularite cérébrale primitive à l'aide d'injections intracérébroventriculaires répétées d'un agoniste des récepteurs NOD-1 (Figure 1). Ce récepteur de l'immunité innée est normalement activé par des fragments de paroi de bactéries gram négative. Les agonistes des autres récepteurs de l'immunité innée que nous avons testés (Toll like receptors, NOD-2, Dectin 1, Dectin 2, etc.) n'induisent pas de vascularite cérébrale lorsqu'ils sont administrés de la même manière. Dans ce nouveau modèle de vascularite cérébrale primitive induite par un agoniste de NOD-1, nous avons ensuite développé une méthode d'imagerie moléculaire permettant de détecter l'inflammation vasculaire à l'aide de microparticules d'oxide de fer (MPIO) dirigés contre P-Selectine ou VCAM-1 (deux molécules d'adhésion surexprimées chez les patients atteints de vascularite cérébrale). Alors que l'IRM classique ne montre pas d'anomalie évidente dans ce modèle (y compris en utilisant des séquences sang noir haute résolution après injection de gadolinium), l'immuno-IRM permet de révéler l'inflammation vasculaire avec une haute sensibilité et une haute spécificité (Figure 2). Cette méthode pourrait être utilisée chez l'homme pour un diagnostic non invasif des vascularites cérébrales primitives.