Hypersensibilité aux produits de contraste : évaluation des connaissances du personnel soignant

Les réactions d’hypersensibilité aux produits de contraste sont rares mais importantes en clinique au vu de leurs utilisations quotidiennes. Évaluer les connaissances et les pratiques des médecins radiologues en matière d’hypersensibilité aux produits de contraste (PC). Étude transversale multicentrique réalisée au mois de janvier 2022, organisée sous forme de questionnaire anonyme des connaissances et des pratiques devant une hypersensibilité aux PC, adressé au personnel médical exerçant aux services de radiologie de 3 centres hospitalo-universitaires du grand Tunis. Nous avons calculé le score global des connaissances (SGC) pour chaque répondant et nous avons recherché des corrélations statistiques en utilisant les tests non paramétriques. Parmi 45 médecins radiologues ayant reçu le questionnaire, 25 médecins ont répondu (55,5 %), avec une légère prédominance masculine (60 %, n = 15). L’âge moyen était de 36,4 ans. L’expérience professionnelle était en moyenne de 6,5 ans. Cinq médecins (20 %) seulement ont eu une formation antérieure en gestes d’urgence en radiologie. La moitié des participants avaient un SGC inférieur à 50 %. La moyenne du SGC variait significativement en fonction du grade ( p = 0,001). Les médecins séniors étaient significativement plus habiles à identifier les manifestations cliniques liées aux réactions immédiates d’hypersensibilité au PC, que les médecins juniors ( p < 0,04). Trente six pour cent des médecins ( n = 9) uniquement ont correctement identifiés les modalités d’administration de l’adrénaline par voie intraveineuse, et seulement ¼ ( n = 6) connaissaient la dose en intramusculaire. Plus que les 2/3 des répondants ( n = 17) n’ont jamais déclaré cet évènement indésirable auprès du centre de pharmacovigilance. Même si la majorité des praticiens radiologues déclarent prendre en compte les risques de réactions d’hypersensibilités immédiates liés aux produits de contraste, ces risques sont en fait peu ou mal connus. Une diffusion plus large de la formation pourrait être une des solutions.