Développement des pseudodents aviaires : mécanismes divergents, signalisation commune ? Corrélations avec les dents mammaliennes

Les embryons de perruches présentent des évaginations bien visibles de l’ébauche du bec, destinées à s’atténuer dans les phases tardives du développement, et à n’être que discrètement visibles après l’éclosion. Ces pseudodents ont déjà été décrites par Etienne Geoffroy Saint-Hilaire. Les oies ont quant à elles de véritables denticules à la surface de leur bec. Après une étude histologique classique, nous souhaitions explorer par immunohistochimie l’expression des gènes classiquement associés au développement dentaire chez les mammifères, afin de voir si la signalisation des pseudodents est similaire à celle des dents classiques. Trente-trois embryons de perruches (12 calopsittes et 23 ondulées) et 5 embryons d’oies de stades variés ont été prélevés et traités par immunohistochimie afin d’apprécier l’expression des protéines codées par les gènes SHH, BMP4, β-caténine, MSX1, PITX2 et PAX9. Les pseudodents des perruches se développement par évagination à l’instar des plumes et des écailles, tandis que les denticules de l’oie apparaissent par plissement. Cependant, dans les deux cas on observe une signalisation similaire, impliquant les molécules citées plus haut, avec un pattern dépendant des stades. Une signalisation très précoce de Pitx2 et de Pax9 apparaît sous forme de « clusters » et témoignent d’interactions épithélio-mésenchymateuses. Les données préliminaires tendent à démontrer la présence d’une signalisation identique dans le développement des pseudodents aviaires et des dents mammaliennes, quel que soit le mécanisme morphologique de leur développement. Elles tendent à éclairer certains processus évolutifs propres aux archosaures issus de dinosaures théropodes.