Caractéristiques du diabète sucré induit par les inhibiteurs de points de contrôle immunitaires

Introduction Les inhibiteurs de points de controle immunitaire (IPCI) ont ameliore la survie de nombreux patients oncologiques, mais presentent une toxicite etendue. Le diabete secondaire aux IPCI est rare (0,4–0,9 %) et potentiellement grave vu l’insulinopenie d’emblee severe. Il existe peu de donnees sur le devenir de ces patients. Observations Nous rapportons l’evolution de 3 patients (1 F/2 H) ayant developpe brutalement un diabete secondaire a une immunotherapie (anti-PD1, 3/3 et anti-CTLA-4, 1/3). L’âge median au diagnostic etait de 57 ans et l’IMC de 25,2 kg/m2. Le diabete etait diagnostique apres un delai median de 7 mois suivant le debut du traitement et etait caracterise par une (acido)cetose dans les 3 cas. La glycemie moyenne etait a 521 mg/dL, l’HbA1c a 7,3% et le peptide C etait d’emblee tres bas (0,02–0,36 nmol/L), temoignant d’une atteinte severe des cellules B. Les anticorps anti-GAD etaient retrouves dans 2/3 cas. L’evolution sous insulinotherapie basal-bolus etait marquee par : –une suppression complete et definitive du peptide C ( –un controle satisfaisant du diabete (HbA1c moyenne : 6,8%), la presence d’autres endocrinopathies immuno-induites (thyroidite et hypophysite, 2/3), et une bonne reponse oncologique chez tous les patients justifiant la poursuite des IPCI (suivi 12 mois). Discussion Le diabete sucre induit par les IPCI est caracterise par une degradation rapide et irreversible de la fonction des cellules B et un contexte auto-immun frequent. Vu les benefices sur le plan oncologique, la poursuite de l’immunotherapie est recommandee malgre la survenue des complications endocriniennes.