Comprendre les liens entre traumatismes infantiles et schizophrénie : une revue des études de neuro-imagerie

Les traumatismes infantiles sont à présent considérés comme un des facteurs de risque causaux dans la schizophrénie [1]. Cependant les mécanismes sous-tendant cette association restent encore largement à élucider. Cette étude se propose de faire une revue systématique de la littérature sur l’association, chez les sujets schizophrènes adultes, entre traumatisme infantiles et les paramètres d’imagerie cérébrale que sont les mesures morphologiques, l’activation, la connectivité cérébrale ou encore les mesures d’imagerie moléculaire [2]. Nous avons réalisé une revue systématique de la littérature en neuro-imagerie sur les traumatismes infantiles et la schizophrénie. Nous avons inclus les études reportant des résultats de neuro-imagerie chez des adultes avec diagnostic de schizophrénie, trouble schizo-affectif or premier épisode de schizophrénie. Un total de 15 études ont été inclues. Le résultat le plus répliqué concerne l’association chez les schizophrènes entre sévérité des traumatismes infantiles et diminution du volume total de matière grise cérébrale, diminution prédominant au niveau du cortex préfrontal (Fig. 1). De plus, les résultats suggèrent une sensibilité différente aux facteurs de stress précoces subis dans l’enfance entre les sujets schizophrènes, leurs apparentés sains et les contrôles non apparentés. Par ailleurs les traumatismes infantiles sont associés à des altérations de l’intégrité de la matière blanche au niveau des fasciculi longitudinaux inférieur et supérieur, du fasciculus fronto-occipital inférieur et du forceps majeur. Plusieurs études en connectivité fonctionnelle suggèrent une association entre les traumatismes infantiles et un réseaux comprenant l’amygdale, le cortex cingulaire antérieur, la région du précunéus/cortex cingulaire postérieur et la jonction temporopariétale. L’exploration par la neuro-imagerie des liens entre traumatismes infantiles et schizophrénie est récente, avec un premier article exploratoire datant de 2011. Cependant cette revue de la littérature met en évidence des résultats déjà répliqués dans plusieurs études. Compte tenu de leur large impact cérébral et de leur fréquence dans les populations psychiatriques, il apparaît à présent primordial de considérer l’association entre traumatismes infantiles et schizophrénie dans l’ensemble des études d’imagerie à venir.