Le profil épidémio-clinique du kérion chez les enfants dans le centre tunisien

Introduction Le kerion de Celse est une teigne inflammatoire et suppurative qui touche essentiellement l’enfant. Le but de notre etude est de preciser les caracteristiques epidemiocliniques et mycologiques des teignes inflammatoires dans notre region. Materiel et methodes Il s’agit d’une etude retrospective de tous les cas de kerion diagnostiques chez des enfants (âge ≤ 16 ans) et confirmes par un examen mycologique dans notre service entre 2000 et 2016. Resultats Durant les 17 ans d’etude, 83 cas de kerion etaient colliges, dont 72 enfants. Les garcons etaient les plus touches avec un sex-ratio H/F = 5,45. L’âge des patients variait entre de 18 mois a 16 ans. Quatre-vingt-seize pour cent des enfants etaient âges de moins de 10 ans. La majorite de nos patients provenaient de regions rurales (62,5 %). La notion de contact avec les animaux etait notee dans 42 cas (59,15 %). L’animal le plus represente etait le chat (27 cas). Le delai de consultation variait entre 3 jours et quatre mois. L’aspect clinique etait celui d’un macaron inflammatoire sureleve recouvert de pustules. La lesion etait unique dans 85 % des cas et siegeait sur le cuir chevelu dans tous les cas. Une dermatophytie de la peau glabre etait associee dans 5 cas. L’examen mycologique direct etait positif dans tous les cas. Les especes isolees etaient le Microsporum canis (24 cas), le Trichophyton verrucosum (21 cas), le T. mentagrophytes (8 cas), le T. violaceum (5 cas), T. rubrum (3 cas), T. tonsurans (un cas), et Microsporum langeroni (2 cas). La culture n’a pas pousse dans 7 cas. Discussion Nos resultats rejoignent ceux des autres etudes tunisiennes et maghrebines. Une nette predominance masculine a ete notee. Le M. canis etait l’agent le plus represente (34 % des cas) avec une frequence qui ne cesse d’augmenter. Ceci peut etre explique par la facilite de la transmission du M. canis a l’homme en comparaison avec d’autres dermatophytes zoophiles, ainsi que par un changement du mode de vie de la population tunisienne meme urbaine, avec une cohabitation plus frequente avec les animaux domestiques et particulierement avec les chats qui representent le reservoir principal du M. canis . La responsabilite du T. tonsurans est rarement rapportee dans la litterature et se voit essentiellement en zone urbaine comme etait le cas de notre patient. L’association de kerion avec l’erytheme noueux, retrouvee chez trois de nos patients, est rarement rapportee. Cette association est expliquee par une reaction d’hypersensibilite aux antigenes fongiques. Conclusion Le kerion touche surtout les garcons de moins de 10 ans. Notre etude montre la diversite des dermatophytes surtout zoophiles domines par le M. canis .