Les référentiels métiers de la pluridisciplinarité, clés de l’avenir de la réforme de la santé au travail

La reforme de la medecine du travail prevue par la loi du 20 juillet 2011 vise a mieux coller a la Directive CEE 89 – 391 du 12 juin 1989. L’employeur est responsable de la sante et de la securite au travail de ses salaries. Cette mission, par le biais des jurisprudences successives, a tendu progressivement vers une obligation de resultats pour le chef d’entreprise. Des lors, les services de sante au travail et les medecins du travail ont vu leur situation clarifiee : ils sont dans un role de conseil, meme si, au sein de l’entreprise, d’autres conseillers en prevention peuvent exister. Les articles L. 4622-2 definissant les missions des services de sante au travail (ou du medecin du travail dans un service autonome) et L. 4624-3 instaurant un devoir de preconisation au medecin du travail en cas de constat d’un risque professionnel ou si le chef d’entreprise le sollicite autour d’une question de prevention apparaissent centraux pour mettre en chantier la structuration des metiers de la sante au travail pour que ce role de conseil soit credible et reconnu. Depuis une date recente, de nombreux professionnels non medicaux ont ete integres dans les services de sante au travail interentreprises. Toutefois leurs missions et leurs rapports reciproques dans la conduite d’une action de prevention est loin d’etre harmonisee. Que ce soit pour le medecin du travail en tant que specialiste dans le cadre de la future reforme du troisieme cycle des etudes medicales, que pour les infirmiers vivant souvent mal un role considere comme devalorise vis-a-vis des prerogatives que leur laisse le Code de sante publique, que ce soit pour les technicien hygiene, securite, environnement par toujours specialises en sante au travail et souvent en concurrence avec les assistantes de service de sante au travail qui souhaitent, elles, valoriser leur carriere, tout converge vers la formalisation de referentiels metiers autour du triptyque « activite–competences–connaissances ». A cela s’ajoute les metiers specialises (ergonomes, ingenieurs, psychologues…) dont la plus-value est incontestable mais pour lesquels l’inscription dans les missions du service de sante au travail et l’articulation avec les professionnels de sante n’est pas toujours simple. L’auteur de la conference s’attachera a montrer pour 3 metiers, medecin du travail, infirmier en sante au travail et technicien HSE, ou en est la reflexion sur un referentiel de competences et en quoi ce referentiel peut permettre de valoriser le metier lui-meme et faciliter la cooperation interprofessionnelle, condition de reussite de la pluridisciplinarite.