Cardiologie nucléaire au Sénégal : un luxe ou une nécessité ?

L'objectif de l'etude etait de sensibiliser a la fois praticiens et autorites publiques sur l'interet de la cardiologie nucleaire au Senegal. Materiels et methode : le dosage radioimmunologique de la microalbuminurie, marqueur precoce de la morbi-mortalite cardio-vasculaire a ete effectue dans le service de medecine nucleaire de Dakar sur une population de 100 diabetiques (74 de type 1 et 26 de type 2) presentant un ou plusieurs facteurs de risque cardio-vasculaires traditionnels. 39% des patients avaient des anomalies a l'ECG de repos, asymptomatiques dans la moitie des cas. Resultats : la prevalence de la microalbuminurie est elevee (24%). Il n'y a pas de difference significative de la repartition entre le type et 2. Une microalbuminurie superieure a 30 mg/ 24 h existe chez 16,3% des patients dyslipidemiques (ayant un ratio cholesterol total/HDL cholesterol >5), 30% des obeses, 75% des hypertendus et 43,5% des patients ayant des anomalies sur l'ECG de repos, pouvant beneficier utilement de la scintigraphie myocardique de perfusion, soit 17% de la population diabetique de l'etude. Une absence ou faible correlation a ete retrouvee entre microalbuminurie et facteurs classiques du risque cardiovasculaire. Conclusion: d'apres ces resultats, et les donnees epidemiologiques disponibles en 2005, 3740 diabetiques senegalais auraient du beneficier cette annee des services de cardiologie nucleaire. Considerant que ce chiffre est sous estime, compte tenu des besoins rapportes a une population de 10 millions d'habitants et de l'expansion de la maladie diabetique, il apparait justifie d'inclure la cardiologie nucleaire dans les programmes nationaux de prevention de la sante publique au Senegal.