La résistance aux antibiotiques modifie-t-elle le pronostic des méningites et des otites moyennes aiguës à S. pneumoniae ?

L'émergence et la diffusion rapide, ces dernières années en France, des souches de pneumocoque résistantes à la pénicilline (PRP) et le plus souvent multi-résistantes ont modifié la stratégie de l'antibiothérapie des infections communautaires. S'il est relativement facile par les bêta-lactamines d'obtenir une anti-biothérapie efficace avec les pneumonies et les bactériémies, il n'en est pas de même avec les méningites et les otites moyennes aiguës à PRP. Dans ces deux dernières pathologies les concentrations d'antibiotiques au site de l'infection risquent d'être inférieures aux CMI des PRP et d'entraîner des échecs cliniques et bactériologiques. Au cours des méningites à PRP, la fréquence des échecs d'éradication bactériologique, par retard de stérilisation du LCR, est en rapport avec la nature du traitement de première intention : augmentation des posologies des C3G (céfotaxime ou ceftriaxone) et recherche d'une association synergique (C3G + vancomycine) ont réduit la durée de stérilisation. Dans les OMA, le taux des échecs thérapeutiques est en rapport avec le niveau de la résistance de la souche de PRP. La recherche des facteurs de risque d'otite à PRP, la prescription des molécules les plus actives et la réalisation d'une paracentèse avec prélèvement bactériologique dans le but d'isoler la souche responsable et de tester sa sensibilité aux antibiotiques, en cas de persistance des signes et symptômes après 2 à 3 jours de traitement, sont les trois étapes à respecter pour parvenir à la maîtrise d'une antibiothérapie efficace.