Améliorer la prescription d'antibiotiques à l'hôpital : comment ? Formation, organisation, évaluation : évaluation et action

L’analyse de la littérature a permis d’identifier un certain nombre d’actions dont l’impact clinique, pharmacologique, écologique et économique a pu être évalué, et de les hiérarchiser en fonction de leur utilité, de la simplicité de leur mise en œuvre, et de leur coût. À l’échelle de l’établissement, l'élément pivot des stratégies gagnantes de la politique d’utilisation des antibiotiques est le couple pharmacien–infectiologue, associant maîtrise de la dispensation et expertise clinique, au sein d’une équipe multidisciplinaire. En ne retenant que les mesures utiles, et dans un compromis entre priorité et faisabilité, les actions à mettre en place dans les établissements de soins peuvent être hiérarchisées de la façon suivante : 1) création sans délai d’une commission des antibiotiques ; 2) et mise en place d’une équipe pluridisciplinaire opérationnelle en infectiologie composée de temps de pharmacien, de bactériologiste, et de clinicien référent ; 3) rédaction des référentiels de prescriptions (antibioprophylaxie, antibiothérapie curative pour 80 % des situations) ; 4) puis mise en place des ordonnances spécifiques nominatives justifiées, uniquement si les référentiels existent, et du contrôle de prescription ciblé pour les situations difficiles ; 5) informatisation progressive de la prescription, dont l’absence initiale ne doit pas freiner la mise en place des premières mesures de contrôle ; 6) à tout moment utilisation de l’outil d’audit pour évaluer les situations existantes et l’impact des mesures prises ; 7) information et formation des prescripteurs.