Franck Remoue

La thématique scientifique du projet IHVEC ("Immunology of Human Vector Contact") que je coordonne, concerne l’étude des relations immunologiques homme/vecteur au cours des maladies transmises par des vecteurs arthropodes. Un objectif majeur est d’identifier des biomarqueurs immuno-épidémiologiques d’exposition de l’Homme aux piqûres du vecteur et ainsi d’élaborer 1) un indicateur évaluant le risque des individus aux maladies à transmission vectorielle et 2) un nouvel outil d’évaluation de l'eficacité de la lutte anti-vectorielle (LAV) sur le contact homme-vecteur. Ce programme s’est focalisé en premier lieu sur l’étude de la réponse anticorps (Ac) spécifique aux protéines salivaires sécrétées au cours de la piqûre d’Anopheles, le moustique vecteur du paludisme. Néanmoins, après avoir démontré que le « concept IHVEC » pouvait s’appliquer comme biomarqueur d’exposition des populations humaines aux Anopheles, ce projet s’est étendu à l’étude de la réponse Ac aux protéines salivaires d’Aedes (vecteur d’arboviroses - Dengue, Fièvre Jaune, Chikungunya, Zika) et récemment aux Culex (vecteur d'arbovirose notamment West Nile Virus). En complément du développement d’un tel biomarqueur, IHVEC s’est ouvert sur : i) l’étude de l’immunomodulation, par la salive des vecteurs, des réponses immunes anti-paludisme et des conséquences sur la transmission du paludisme et ii) l’intégration de ce biomarqueur salivaire dans une « tool box » d’évaluation de la LAV contre Anopheles et Aedes et du risque du paludisme et des arboviroses. Mes activités récentes ont particulièrement concernées la validation et l’utilisation des biomarqueurs salivaires comme indicateurs d’efficacité des stratégies de lutte anti-vectorielle développée contre les Anopheles, vecteur du paludisme, et les Aedes, vecteurs d’arboviroses et comme outils pour évaluer le risque de transmission de ces maladies à transmission vectorielle, en particulier le risque urbain de paludisme et des arboviroses. Un des points important a été également le développement d’un test rapide du biomarqueur Anopheles et Aedes, sous forme de bandelette auto-réactive (type Point-Of-Care, POC) grâce à un partenariat avec la société ACOBIOM (Montpellier).