Interprétation des résultats analytiques des substances rencontrées dans les dossiers de chemsex – focus sur les problèmes d’instabilité et de redistribution post-mortem à l’occasion de deux cas

Les toxicologues analystes sont aujourd’hui régulièrement confrontés à des analyses dans un contexte de pratique de chemsex en toxicologie biologique ou médicolégale. Compte tenu de la nature des substances pouvant être retrouvées dans ces dossiers, il est parfois nécessaire de considérer des éléments du périmètre préanalytique (instabilité in cadaver et in vitro et redistribution post-mortem) lors de l’interprétation des concentrations sanguines au regard de la question posée (survenue d’effets toxiques en lien avec une présentation clinique ou avec la survenue d’un décès). A travers deux cas, ce manuscrit présente ces difficultés et les éléments disponibles de la littérature en ce qui concerne le GHB, les nouveaux produits de synthèse au premier rang desquels les cathinones de synthèse, la cocaïne, la méthamphétamine et le sildénafil. Il existe des phénomènes d’instabilité et/ou de redistribution post-mortem pour des substances très régulièrement retrouvées dans ces dossiers (en particulier, le GHB, les cathinones de synthèse et la cocaïne) qui doivent être connus des toxicologues analystes (et des légistes) et pris en considération. Mais en pratique, ils n’influent pas obligatoirement sur l’interprétation générale des dossiers sur le plan toxicologique.