Prévalence de Chlamydia trachomatis, de Neisseria gonorrhoeae, de la syphilis et du virus de l'immunodéficience humaine chez les femmes en âge de procréer dans la région de la Kara au Togo en 2022

Plus d'un million de nouveaux cas d'infections sexuellement transmissibles (IST) surviennent chaque jour dans le monde. Les IST bactériennes restent peu documentées dans les pays en développement à cause de la prise en charge syndromique. Les données actualisées sur ces IST se révèlent nécessaire. L'objectif de cette étude était d'estimer la prévalence des IST (Chlamydia trachomatis, Neisseria gonorrhoeae, syphilis et VIH) chez les femmes en âge de procréer dans la région de la Kara. Une étude transversale a été réalisée du 6 au 14 mars 2022 dans 10 formations sanitaires de la Kara au cours d'une campagne foraine. Les données ont été recueillies à l'aide d'un questionnaire standardisé. Les dépistages VIH et syphilis ont été réalisés sur site, avec le test rapide duo « SD-BIOLINE HIV/Syphilis Duo® » et ceux de Chlamydia trachomatis et Neisseria gonorrhoeae ont été réalisés au laboratoire national de référence du Togo par la technique PCR avec le GeneXpert. Les prévalences des IST ont été rapportées avec les intervalles de confiance (IC) à 95%. Au total, 300 femmes d’âge médian 32 ans intervalle interquartile [24-39], ont été enrôlées (43,3 % en milieu rural). La parité moyenne était de 2 enfants et parmi elles 77 (25,7 %) avaient effectué une consultation gynécologique au cours des 12 derniers mois. La prévalence de Chlamydia trachomatis était de 4,3 % (IC95% [2,4-7,5]) ; Neisseria gonorrhoeae 3,3 % [1,7-6,2], syphilis 0,3 % [0,02-2,1] et VIH 3,7 % [1,9-6,7]. On notait 3 cas de co infection Neisseria gonorrhoeae, Chlamydia trachomatis et une absence de coïnfection VIH et IST bactériennes. Cette étude confirme la faible circulation de la syphilis et la présence des autres IST au Togo. La mise en place d'une surveillance des IST et la recherche des résistances aux antimicrobiens se révèlent importantes.