Actualités de la menace chimique agressive : défis et réponses médicales

La situation internationale démontre la réalité et la persistance de la menace constituée par l’utilisation d’agents chimiques toxiques pour des actions agressives. Depuis les attaques au sarin de l’été 2013 en Syrie, plusieurs centaines d’attaques chimiques ont été répertoriées, visant des populations civiles ou les combattants de différentes factions. Le chlore mais aussi, de façon plus préoccupante, l’ypérite ont été employés. Les mouvances terroristes maintiennent un intérêt pour ces modes d’action. Les interrelations fortes entre les réseaux terroristes et tous ceux impliqués dans des trafics illégaux accroissent les menaces. L’usage répété d’agents neurotoxiques dans des tentatives d’assassinat politique (Kim Jong-nam – 2017 ; Skripal – 2018 ; Navalny – 2020) a également fortement sensibilisé les opinions publiques et les gouvernants. L’organisation d’interdiction des armes chimiques, pour la première fois depuis l’entrée en vigueur de la convention, a été conduite à réviser la liste des agents du tableau 1 pour inclure de nouveaux produits. Tous ces événements tendent à banaliser l’usage d’agents chimiques et sont autant de défis pour les régimes de contrôle internationaux. Si l’attaque physique de sites industriels ou de moyens de transport de matières dangereuses est considérée depuis longtemps, la croissance des attaques cyber oblige à renforcer considérablement leur protection informatique. En prenant notamment l’exemple des nouveaux agents neurotoxiques et de l’ypérite, nous rappellerons les principes de la prise en charge médicale des victimes en pré-hospitalier puis à l’hôpital ainsi que les évolutions que la recherche et développement sont à même de faire émerger.