Complications du drainage thoracique au cours du pneumothorax spontané

Le pneumothorax spontané (PS) est une pathologie bénigne de traitement simple. Toutefois, la survenue de complications aux cours du traitement peut alourdir sa prise en charge. L’objectif de ce travail est de déterminer les facteurs prédictifs de survenue de complications et leurs impacts. Il s’agit d’une étude analytique prospective, menée dans le service de pneumologie à l’hôpital Mohamed Taher Mâamouri à Nabeul et incluant 206 patients suivis pour un pneumothorax spontané, durant la période allant du mois d’août 2013 au mois de décembre 2019. Les caractéristiques épidémiologiques et cliniques ont été établies et les différents paramètres liés à la survenue de complications ont été analysés. Deux groupes ont été individualisés : groupe A qui correspond aux patients ayant eu au moins une complication lors de leur prise en charge (93 patients) et un groupe B contenant 113 patients ayant eu une évolution sans complications. La moyenne d’âge était de 40 ± 18 ans avec des extrêmes allant de 16 à 87 ans. Le sex-ratio était de 201H/5F. Quatre-vingt-onze pour cent était tabagiques. Le PS était primitif dans 64 % et secondaire dans 36 % des cas. Le drainage était pratiqué de première intention dans la majorité des cas (89,8 %). L’exsufflation était pratiquée dans 1,5 % des cas. Au total, 45 % (n = 93) des patients ont eu des complications aux cours du traitement. Les principales complications étaient dominées par l’apparition d’un emphysème sous-cutané (25 %), les complications infectieuses (12 %), le saignement (14 %), l’exclusion du drain et la nécessité de remettre un deuxième (3 %) et l’œdème à vacuo (1 %). Les facteurs associés à la survenue de complications étaient l’âge avancé (p < 0,001), la présence de comorbidités respiratoires (p = 0,003), la désaturation (SpO2 < 90 %) (p = 0,002) et le caractère secondaire du PS (p = 0,001). La présence d’anomalies à la TDM (p = 0,007) influençait significativement la survenue de complications. La mise en place d’un drain thoracique était la méthode la plus pourvoyeuse de complications (p < 0,001). La survenue de complications était associée à une durée d’hospitalisation prolongée (groupe A = 8,5 ± 4 jours vs groupe B = 6 ± 2 jours, p < 0,001). Les complications du drainage thoracique au cours du pneumothorax spontané sont peu fréquentes et non sévères mais associés à une durée d’hospitalisation plus prolongée.