Anti-CD20 et sévérité de la COVID-19 chez les patients SEP : un impact différent chez les SEP rémittents et progressifs, dans la cohorte COVISEP

Les traitements anti-CD20 augmentent le risque de formes sévères de COVID-19 chez les patients SEP, mais on ignore si ce surrisque varie selon le type de SEP (rémittentes ou progressives). Évaluer l’impact des thérapies anti-CD20 sur la sévérité de la COVID-19 chez les patients atteints de SEP rémittentes (SEP-R) et progressive (SEP-P), au sein de la cohorte COVISEP. Les critères d’inclusion étaient : SEP ; COVID-19 ; traitement de fond de haute efficacité (fingolimod-natalizumab-rituximab-ocrélizumab) pour les SEP-R ; âge < 70 ans et score EDSS≤8 pour les SEP-P. L’impact des anti-CD20 sur la sévérité de la COVID-19 (≥ hospitalisation avec oxygénothérapie) a été évalué séparément chez SEP-R et SEP-P par régression logistique pondérée par score de propension. Des analyses de sous-groupes ont été réalisées selon le statut vaccinal, le sexe, le score EDSS et l’âge. Au total, 971 patients SEP-R (43,0 % sous anti-CD20) et 429 SEP-P (52,7 % sous anti-CD20) ont été analysés. Chez les SEP-R, les anti-CD20 étaient associés à un surrisque de COVID-19 sévère (OR 5,29 IC95 %[2,81 ; 9,95]), persistant chez les patients vaccinés (8,74 [1,12 ; 68,23]). Chez les SEP-P, les anti-CD20 n’était pas associés au COVID-19 sévère (1,28 [0,76 ; 2,15]), le surrisque était uniquement retrouvé chez les SEP-P avec EDSS < 6 (3,89 [1,39 ; 10,9]) et < 54 ans (3,00 [1,14 ; 7,94]). (Tableau 1 et 2). Les anti-CD20 augmentent le risque de COVID-19 sévère chez les SEP-R, y compris chez les patients vaccinés. En revanche, ces traitements ne sont pas associés à un surrisque de COVID-19 sévère chez les patients SEP-P. Le handicap neurologique et l’âge interagissent négativement avec l’exposition aux anti-CD20 sur le risque de COVID-19 sévère chez les SEP-P. Cette étude met en évidence un impact différent des anti-CD20 sur la sévérité de la COVID-19 chez les patients SEP-R et SEP-P.