Étude pilote en IRMf de la dynamique de la récupération neuronale du cerveau commotionné

Après une commotion cérébrale, la décision du retour au jeu avec contacts repose sur l’absence de symptômes commotionnels. Or, de récents travaux montrent qu’il persiste des anomalies cérébrales malgré la disparition des symptômes. Comparer les cartes de connectivité fonctionnelle du réseau par défaut (Default Mode Network, DMN) de rugbymen commotionnés après la récupération des symptômes cliniques à celles d’un groupe de sportifs contrôles. Cette étude compare un groupe de rugbymen commotionnés à des sportifs contrôles. Chaque patient bénéficie de trois visites, respectivement programmées dans la semaine après la commotion, après la résolution des symptômes et à 3 mois post-commotion. A chaque visite, sont réalisés une IRM structurale et fonctionnelle, un examen neurologique et neuropsychologique. Le délai entre chaque examen est apparié entre les joueurs et les sportifs contrôles. Vingt-deux rugbymen commotionnés et 17 contrôles ont été inclus. Il n’est retrouvé aucune différence des scores neuropsychologiques entre les 2 groupes en fonction du temps. Une hypoconnectivité au sein du DMN est observée à la 1ère visite et persiste à la 2ème pour les rugbymans commotionnés comparativement aux contrôles. Les comparaisons intra-groupe montrent une augmentation de la connectivité fonctionnelle de la première à la deuxième visite pour les rugbymen commotionnés mais pas pour le groupe contrôle. Ces résultats sont en faveur de dynamiques de récupération différentes entre les symptômes cliniques et le fonctionnement cérébral avec la persistance de modifications fonctionnelles lors de la reprise sportive. À terme, la décision du retour au jeu pourrait également reposer sur des biomarqueurs de la récupération neuronale et limiter ainsi les conséquences à court et long terme des commotions cérébrales. Les résultats de cette étude pourront contribuer à l’identification de biomarqueurs de la récupération neuronale post commotion cérébrale qui permettront d’améliorer la prise en charge des joueurs commotionnés.