Facteurs associés à l'infection au SARS-CoV-2 à Tunis après la deuxième vague épidémique

Les études de séroprévalence du SARS-CoV-2 (« Severe Acute Respiratory Syndrome 2 ») permettent de mesurer la progression de l'immunité collective dans une population et de comprendre la dynamique de la transmission liée à l'apparition de nouveaux variants. L'objectif de la présente étude était de déterminer les facteurs associés à la séropositivité au SARS-CoV-2 dans la capitale Tunisienne. Une enquête ménage porte à porte a été conduite dans la ville de Tunis à la fin de la 2 e vague épidémique qui a touché le pays. L'ensemble des sujets du ménage sélectionné ont été interviewés et prélevés pour détection des anticorps IgG anti-S-RBD à l'aide d'un test ELISA maison. Les facteurs associés à la séropositivité au SARS-CoV-2 ont été étudiés grâce à une régression logistique multivariée. L’étude a porté sur 1676 individus ayant un âge moyen de 43,3 ans avec des extrêmes allant de 1 à 100 ans. La prévalence pondérée et ajustée sur les performances du test des anticorps IgG anti-S-RBD était égale à 25,1 % (Intervalle de Confiance à 95 % : [22,2-28,4]). En analyse multivariée, le contact avec une personne précédemment infectée par le SARS-CoV-2 au sein du ménage (OR a =1,9 [1,5-2,6], p<10 − 3 ), le développement de symptômes évocateurs de la COVID-19 (OR a =1,6 [1,2-2,2], p=0,004) et l’âge<20 ans (OR a =2,1 [1,3-3,3], p=0,001) étaient indépendamment associés à la séropositivité au SARS-CoV-2. L’âge jeune (<20 ans) était le principal facteur associé au risque d'infection par le SARS-CoV-2 à l'issue de la deuxième vague épidémique en Tunisie. Ceci pourrait s'expliquer par un manque de compliance aux mesures barrières chez les jeunes qui sont plus enclins à avoir des contacts physiques que les adultes. Ainsi, les efforts de dépistage chez cette tranche d’âge doivent être intensifiés de même que l'imposition du respect des mesures barrières au sein des établissements scolaires. Les auteurs déclarent ne pas avoir de liens d'intérêts.