Prise en charge du prurit chez les patients insuffisants rénaux chroniques hémodialysés : résultats d’une enquête nationale auprès des néphrologues membres de la Société francophone de néphrologie, dialyse et transplantation (SFNDT)

Le prurit est un symptôme fréquent et invalidant chez les patients hémodialysés. Nous avons réalisé une enquête nationale visant à évaluer la prise en charge du prurit par les néphrologues chez les patients hémodialysés. Entre novembre 2021 et mars 2022, les néphrologues membres de la SFNDT ont été invités à remplir un questionnaire en ligne. En parallèle, un questionnaire patient diffusé par l’association France Rein a évalué l’importance du prurit dans les soins associés à la dialyse. Cent réponses ont été enregistrées. Les néphrologues estimaient que 16,4 % de leurs patients dialysés présentaient un prurit. Lorsque les patients rapportaient aux néphrologues leurs désagréments liés à la dialyse, le prurit était cité parmi les 5 principaux (sur 13) par 47,5 % des participants, ce qui le classait en quatrième position ( Fig. 1 ). Seuls 30,9 % des néphrologues évaluaient systématiquement sa sévérité. En cas de prurit, 74,5 % utilisaient une membrane spécifique pour la dialyse. Face à un prurit urémique modéré à sévère, 53,5 % des participants vérifiaient l’absence d’anomalie du métabolisme phosphocalcique et 52 % vérifiaient la qualité de la dialyse. Les traitements prescrits en première intention étaient principalement des traitements locaux ou topiques (émollients, analgésiques locaux) (71,3 %) et des antihistaminiques (23,2 %). Les gabapentinoïdes, la photothérapie et les dermocorticoïdes étaient plus fréquemment prescrits en deuxième intention. À la question « Pensez-vous disposer d’un traitement efficace pour traiter le prurit associé à la maladie rénale ? », 50,5 % des participants répondaient « non » et 45,5 % « partiellement ». La prévalence du prurit chez patients dialysés est sous-estimée par les néphrologues et sa sévérité n’est pas évaluée systématiquement malgré un retentissement important sur la qualité de vie des patients. L’efficacité des options thérapeutiques actuellement disponibles n’est pas satisfaisante.