Cohorte des usager•e•s de PrEP au CeGIDD 37 à cinq ans du déploiement

Introduction La prophylaxie pré-exposition (PrEP) est un enjeu majeur de la lutte contre le VIH. Depuis 2016 en Indre-et-Loire, la prescription et le suivi se font essentiellement au Centre gratuit d'informations, de dépistage et de diagnostic (CeGIDD). Ce travail recherchait les facteurs associés à l'interruption du suivi PrEP. Méthodes Une cohorte historique a été constituée par sélection des consultant.e.s pour PrEP du CeGGID d'une grande agglomération entre juin 2016 et juin 2021, par recherche de données structurées et mots-clefs sur le logiciel métier. La perte de vue a été définie comme une absence de consultation dans les 6 derniers mois de suivi. Des courbes de survie et un modèle de Cox ont permis d'identifier les caractéristiques associées à l'arrêt du suivi. Résultats Sur la période, 568 usager.e.s ont consulté au CeGIDD pour PrEP (6,8 % des consultant·e·s), représentant 4039 consultations (19,9 % de l'ensemble des consultations). L’âge médian à l'initiation était de 32 ans; 49,0 % (n=200) utilisaient la PrEP en prise journalière. La majorité des usager·e·s étaient des hommes cisgenres (n=558) dont 94,1 % déclaraient des rapports exclusivement homosexuels ; 12,9 % (n=88) déclaraient avoir déjà expérimenté le chemsex, dont 23,3 % par voie injectable. La réalisation de consultations par des acteurs associatifs (HR=0,39 [0,28;0,54]), être en couple (HR=0,55 [0,41;0,74]) et un antécédent de syphilis (HR=0,63 [0,45;0,89]) ou de violences sexuelles (HR=0,37 [0,17;0,80]) étaient significativement associés à une absence d'arrêt du suivi. Discussion/Conclusion Malgré un biais d'information lié au caractère déclaratif de certains facteurs étudiés, notre étude a permis d'identifier certaines caractéristiques associées à un meilleur suivi des utilisateurs de PrEP. Cette étude suggère que le développement des actions d'aller-vers, l'accompagnement communautaire et associatif sont nécessaires pour améliorer le suivi et l'adhésion des utilisateurs de PrEP. Enfin, la prévalence du chemsex parmi les usagers de PrEP doit inciter à mettre en place des réseaux d'accompagnement et de réduction des risques.