Incidence des complications néoplasiques après transplantation rénale : étude rétrospective réalisée dans la région Nord-Ouest sur 10 ans

Les cancers sont l’une des causes les plus fréquentes de décès chez les patients transplantés rénaux. Des données descriptives françaises sur ces complications sont peu nombreuses. L’objectif de l’étude est de décrire l’incidence globale et par sous type des complications néoplasiques après transplantation rénale. L’objectif secondaire sera de mieux caractériser les patients ayant développé ces complications. Ce projet s’appuie sur la cohorte FRISC, multicentrique (interégion Nord-Ouest), rétrospective, de patients receveurs d’une transplantation rénale, quel que soit le degré de transplantation. Cette cohorte a été constituée à partir des patients transplantés entre 2002 et 2011. Des analyses descriptives ont été réalisées. Un total de 2558 patients a été inclus dans l’étude, l’âge médian était de 49 ans, 63 % étaient des hommes, 142 patients (5,6 %) ont bénéficié d’une greffe à partir de donneur vivant. Sur un suivi médian de 8 ans, 501 (19,6 %) patients ont développé au moins un cancer, le taux d’incidence cumulée [IC 95 %] à 10 ans est de 21,8 [20,0 ; 23,7] pour 100 personnes-années (Fig. 1), le délai d’apparition médian [écart interquartile] du premier cancer était de 5 ans [2,5–7,6]. Les cancers les plus fréquents étaient les cancers de la peau (n = 257, 51 %) et ceux du rein et voies urinaires (n = 68 ; 14 %). En comparaison avec les patients n’ayant pas développé de cancer durant le suivi, les patients ayant présenté au moins un cancer étaient plus âgés (56 vs 48 p < 0,001), et avaient plus d’antécédent de maladie néoplasique (10,6 % vs 3,6 %, p < 0,001). Nous avons montré que l’incidence des complications néoplasiques après transplantation rénale est importante, les cancers de la peau et ceux du rein et des voies excrétrices sont les 2 complications néoplasiques les plus fréquentes. Ces données montrent l’importance de renforcer les mesures de dépistage de ces deux types de cancers chez ces patients.