Chapitre 8. Ressources végétales et économie de subsistance au Néolithique en France (6000-2000 av. J.-C.)

Cet article présente un tableau de l’économie de subsistance au Néolithique en France, qui devra encore être affiné à l’avenir, en insistant sur des acquis récents et des aspects encore peu investis par la recherche. Les plantes économiques privilégiées, ainsi que leurs variations spatio-temporelles, peuvent être dessinées à grands traits pour une large part du Néolithique et du territoire national. Au sud, avec l’Impressa, comme au nord, avec le Rubané, les premiers agriculteurs privilégient les blés vêtus : l’amidonnier et l’engrain. Dès le Cardial dans le sud, la primeur est donnée au blé et à l’orge nus alors que le pavot somnifère intègre le corpus agricole. Au Nord, ces trois plantes sont également adoptées au Rubané récent et au début du Néolithique moyen, mais les deux céréales nues demeurent discrètes. Dans la première partie du Néolithique moyen, celles-ci dominent partout en France mais la seconde moitié de la période voit la montée en puissance des blés vêtus. Le Néolithique final semble toujours faire une place prépondérante aux blés vêtus et accorder un rôle variable à l’orge nue et à l’orge vêtue. Mais les données carpologiques ne permettent pas encore d’appréhender toutes les nuances régionales, à une époque de fort émiettement culturel. Les plantes cueillies ont souvent joué un rôle majeur. Les conditions de conservation favorables de certains sites et une grille de lecture adaptée montrent la diversité de ces ressources et de leurs usages. Les pratiques de préparations alimentaires, impliquant plantes cultivées et sauvages, fabrication de bouillies et de pains sont encore trop mal connues. De même que les pratiques de culture, qui, à l’échelle de l’Europe, sont caractérisées comme reposant majoritairement sur une culture intensive et relativement pérenne. Un progrès notable récent concerne l’étude de l’économie de subsistance en montagne.