Impact clinique et électrophysiologique d’un logiciel de remédiation sur les TDAH

Des travaux ont montré que l’inhibition proactive et réfléchie des réponses impulsives se traduit, au niveau cérébral, par l’onde N2, alors que l’inhibition réactive, par interruption tardive des commandes motrices, se traduit par l’onde P3. L’étude teste l’hypothèse d’un déséquilibre entre ces mécanismes chez les adultes TDAH, dont l’impulsivité serait mal détectée par les tests classiques. Un programme d’entraînement vise à mieux équilibrer les modes d’inhibition pour réduire l’impulsivité. En plus d’un test visuel de Go/Nogo classique et facile, deux nouveaux tests de Go/Nogo – l’un visuel mais difficile, l’autre auditif et facile – évaluent l’inhibition de réponse chez 44 adultes TDAH et 44 contrôles, à travers les performances et les potentiels évoqués. L’effet d’exercices de contrôle de l’inhibition (10 séances de 30 minutes) est ensuite comparé à celui d’exercices de maintien de l’attention (livres audio) en crossover chez 17 adultes TDAH. Le test d’impulsivité auditif a les meilleures qualités diagnostiques. Deux profils de patients se distinguent, l’un dont l’impulsivité apparaît si la tâche est simple et ennuyeuse, l’autre si elle est très difficile. Chez les patients, l’onde P2 révèle une analyse atypique des stimuli auditifs, et les ondes N2 et P3 associées à l’inhibition de réponse confirment un déséquilibre des modes d’inhibition proactif/réactif. Seuls cinq patients ont pu terminer l’entraînement, qui a diminué durablement leur impulsivité et rééquilibré les ondes N2 et P3. L’impulsivité peut persister chez des adultes TDAH, mais sa détection nécessite des tests adaptés à leur fonctionnement motivationnel. Elle est associée au déséquilibre de plusieurs mécanismes d’inhibition, mais peut être réduite par une remédiation spécifique. Même bien compensée, l’impulsivité d’adultes TDAH peut être détectée par des tests de Go/Nogo auditifs, et elle peut diminuer grâce à des exercices qu’il convient toutefois d’améliorer pour maintenir la motivation des patients pendant deux semaines.