Grossesse chez les personnels de soins : que proposer pour les médicaments anticancéreux, les gaz anesthésiques et le protoxyde d’azote ?

La litterature scientifique rapporte un exces de complications de grossesse en lien avec les expositions aux medicaments anticancereux, aux gaz anesthesiques et aux protoxydes d’azote telle qu’une augmentation du risque d’avortement spontane, de malformation congenitale et de retard de developpement intra-uterin. En prenant l’exemple des medicaments anticancereux, il a ete montre que l’ensemble du personnel d’etablissements de soins en contact avec le medicament, le patient traite ou ses excretions, a peut etre expose professionnellement. D’ou la necessite de la mise en place d’intervention en sante travail lors d’une grossesse. En l’absence d’une reglementation adaptee au monde du travail sur les preparations medicamenteuses et la grossesse, la gestion des risques sur la reproduction en milieu hospitalier doit passer par des actions ciblees sur differentes periodes : – avant la grossesse chez les femmes et les hommes en âge de procreer par un inventaire a priori des risques et une information des personnels ; – pendant la grossesse par un contact le plus precocement possible des femmes ayant declare une grossesse, une enquete sur les expositions et si necessaire une adaptation de poste ; – apres la grossesse lors de la visite de reprise apres maternite pour assurer une veille sanitaire sur les eventuelles complications de grossesse. Une revue de la litterature ainsi qu’une enquete aupres des services de sante au travail des etablissements hospitaliers francais ont ete realisees. Elles avaient pour objectif d’identifier des actions de prevention mises en place pour les salariees enceintes en milieu hospitalier. Des demarches specifiques ont ete identifiees : – sur l’information du service de sante au travail sur l’etat de grossesse pour les femmes manipulant du protoxyde d’azote ou des medicaments anticancereux ; – autour de l’amenagement de poste pour les risques lies aux medicaments anticancereux et pour les gaz anesthesiques. Ces resultats mettent en exergue que peu de demarches sont mises en place dans les etablissements de sante pour le suivi de la grossesse des membres du personnel et que ces demarches ne sont pas harmonisees entre les differentes structures. Il semble donc indispensable de developper ce type de demarche. Le renforcement du controle des expositions vis-a-vis de ces trois risques, reposant a la fois sur les preventions collectives, individuelles et l’information du personnel, associe a une reflexion pluridisciplinaire sur les amenagements de poste pendant les grossesses en sont la pierre angulaire. Reste a identifier les freins et leviers au developpement d’une telle approche.