Mise à jour sur l’utilisation des pharmaconutriments chez le patient agressé – première partie : les acides aminés (glutamine, arginine)

Les pharmaconutriments ont pour objectif de moduler la réponse inflammatoire associée au sepsis et aux défaillances multisystémiques fréquentes chez les patients agressés, de soins intensifs. Plusieurs études multicentriques, randomisées, contrôlées testant leur efficacité ont été publiées ces cinq dernières années et remettent en cause certaines recommandations. Cette revue va détailler les dernières données concernant les patients critiques adultes en n’abordant pas les patients brûlés. Parmi les pharmaconutriments étudiés, la glutamine a été testée dans les études : Scandinavian glutamine trial, SIGNET, REDOXs, Metaplus et celle de Grau et al. Les résultats de ces études sont concordants pour l’absence d’effet bénéfique de la glutamine sur le critère d’évaluation principal, voire un effet d’augmentation de la mortalité. Les dernières recommandations disponibles ont ainsi préconisé de ne plus utiliser de supplément de glutamine entérale ou parentérale chez le patient agressé de réanimation. Il resterait une place pour des suppléments parentéraux de glutamine chez les patients sous nutrition parentérale exclusive qui ne sont pas en choc ou en défaillance multisystémique. Les recommandations d’abstention d’arginine ou d’alpha-cétoglutarate n’ont pas été remises en question par des données récentes.