Définition de l’état aigu dans la schizophrénie : enquête réalisée auprès des psychiatres français

La notion d’état aigu est largement utilisée pour l’évaluation de l’efficacité des programmes thérapeutiques dans la schizophrénie. Pourtant, il n’existe pas de définition consensuelle de l’épisode schizophrénique aigu. Nous avons mesuré au moyen d’une enquête d’opinion le consensus des psychiatres français sur la définition de l’état aigu dans la schizophrénie. Il était demandé aux psychiatres d’identifier parmi une liste de 6 éléments cliniques et socio-environnementaux ceux qui, selon eux, devaient être prioritairement pris en compte dans cette définition, puis de classer par ordre d’importance 10 éléments retenus sur la liste des 30 items de la PANSS. Pour les 1 584 psychiatres interrogés, c’est l’association de symptômes spécifiques (symptômes positifs, symptômes négatifs, désorganisation) et généraux (impulsivité-agressivité, anxiété, dépression, agitation) qui caractérisent le mieux l’épisode aigu. Tous les items de l’échelle positive de la PANSS figuraient parmi les dix symptômes les plus cités, à l’exception des « idées de grandeur ». Les quatre symptômes de psychopathologie générale de la PANSS retenus étaient l’anxiété, le mauvais contrôle pulsionnel, la tension et la dépression. Aucun item de l’échelle négative de la PANSS ne figurait parmi les dix symptômes les plus cités. L’intérêt de posséder une définition de l’état aigu est de permettre de modéliser les aspects évolutifs de la schizophrénie et de mesurer l’impact des thérapeutiques et des facteurs de vulnérabilité sur l’évolution des troubles schizophréniques.