Malade : un métier ? À propos de la maladie chronique

En cas de maladie, en particulier de maladie chronique, le patient doit faire face à des situations nouvelles dans son corps, dans ses habitudes de vie, dans sa relation aux autres. Nous proposons dans ce contexte de parler du « métier » du malade, même si cela implique des obligations. En effet, le métier oblige le patient à devenir acteur de sa vie au sein du système de santé, de participer au processus de guérison, d’être solidaire des professionnels de santé, et à éviter au contraire, une attitude de repli sur soi, une prise de congé de la vie, une attitude de dépendance externe d’un sujet dont on n’attend plus rien. Un accompagnement de la part du soignant est indispensable. Celui-ci ne se préoccupe pas seulement de la chose « maladie », mais aussi de celui qui la porte, tout en lui laissant la responsabilité de sa propre existence. Ainsi, sollicitude et dialogue sont indispensables pour aider le patient à reconstruire sa vie, adhésion et préservation du système de santé permettent la pérennité du soin. Cette collaboration soignant–soigné nécessite de la part du patient une réelle participation, avec ce que cela comporte d’apprentissage, d’expérience, d’expertise, périodes difficiles, périodes de répit, comme c’est le cas dans l’exercice d’un métier.