Epidémiologie de l'HTLV chez les donneurs de sang domiciliés en France métropolitaine (juillet 1991–juin 1993)

Les objectifs de cette étude sont de déterminer la prévalence des anticorps anti-HTLV-I/II chez les donneurs de sang (DS) depuis la mise en place du dépistage obligatoire (15 juillet 1991) en France métropolitaine (FM) et d'étudier les caractéristiques épidémiologiques des DS séropositifs pour le HTLV-I/II. La surveillance de l'activité de dépistage du HTLV a été mise en place en France en juillet 1991. Pour chaque donneur de sang confirmé positif pour le HTLV (Elisa + Western blot), les établissements de TS doivent fournir les informations suivantes : le sexe, l'âge, le type de donneur, l'origine géographique, les facteurs de risque et les résultats d'autres marqueurs sérologiques (anti-VIH, syphilis, Ag HBs, anti-HBc et anti-VHC). De 1991 à 1993, la prévalence du HTLV est passée de 0,39 à 0,19 pour 10 000 dons en FM et de 68,3 à 38,0 pour 10 000 dons en Antilles-Guyane. L'ensemble des 166 DS trouvés positifs pour le HTLV dans les départements d'outre-mer étaient HTLV-I. En FM, 5 étaient HTLV-II (1 né au Cameroun + 4 toxicomanes) et 169 étaient HTLV-I. Parmi les 169 HTLV-I trouvés en FM, 50 % étaient originaires de FM, 38 % des Caraïbes, 4 % d'Afrique, 2 % d'Amérique latine et 5 % d'autres pays ou d'origine inconnue. Parmi les 85 DS originaires de FM, plus de 60 % avaient un partenaire sexuel originaire des Caraïbes. Grâce à la politique de dépistage ciblée mise en place en 1989 et aux autres tests obligatoires, 49 % des unités infectées en FM auraient quand même été écartées de la transfusion en l'absence du dépistage systématique. La prévalence du HTLV est faible en FM. L'infection est principalement due au HTLV-I (97 %) et est très liée aux zones endémiques, principalement les Caraïbes. Comme la prévalence a diminué entre 1991 et 1993, le nombre de contaminations évitées avec la nouvelle politique de dépistage est passé de 34 en 1991 (2ème semestre) à 11 en 1993 (1er semestre).